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Faveur entre ennemis implicites. [Lorenzaccio][Fini]

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MessageSujet: Faveur entre ennemis implicites. [Lorenzaccio][Fini] Faveur entre ennemis implicites. [Lorenzaccio][Fini] Icon_minitimeMer 17 Juil 2013 - 23:57

D'aussi loin datent les chroniques de Silarae, jamais pareille chose ne s'était produite. Même les goules les plus anciennes ne pouvaient gratifier, ou accabler, leurs semblables de récits similaires, tant le concept du « Double Royal » était objet de scissions au sein de la nation Morte Vivante. Bénédiction ou malédiction, les deux partis ne venaient pourtant jamais à s'opposer autour de victuailles, tant le sujet était tabou. Les derniers jours paraissaient s'étirer dans la flèche du temps, tant les jours étaient pesants, marqués au fer rouge de cette antique malédiction à laquelle Achroma s'était livré. Le campement des Sans-Vies n'était qu'une forme incongrue, même pour Silarae qui, sans cesse se tenant sur le piédestal que lui procurait sa condition de dragon, ne permettait à ses serres de toucher le sol qu'à de rares occasions et même ne pouvait s'en approcher. Même les jours précédant le coup de théâtre signé par son dragonnier, Silarae ne pouvait se tarer d'avoir entretenu les meilleurs rapports possibles entre les liés, et ce, en aucun cas la faute d'Achroma.

La créature volante aurait pu se justifier avant le scandale que son lié avait provoqué. Mais il était dorénavant ardu de corroborer une prise de distance devant un acte liant poing, pieds, volonté et acte d'un vampire réputé. Exiger des raisons à une bête aussi fière équivoquait à questionner un mur sur le pourquoi de son emplacement. Mais à présent le mur pouvait parler, et malgré les multiples ruptures qu'Achroma provoquait, la dragonne ne cachait pas son avis sur ce qui s'était déroulé. Lorsqu'elle se posait près de lui, elle le faisait avec le fracas du à son poids et à sa taille encore modeste, et non avec la grâce qu'on pourrait attribuer à ces volatiles, monarques des cieux. Le raisonnement d'Achroma pouvait être louable et vu comme courageux par d'autres, mais sa monture s'estimait prise de pitié, et considérait qu'un mal qui touchait son dragonnier était un fardeau qu'elle aussi, se devait de porter à ses côtés et d'en partager la difficulté.

Toutefois, Silarae n'était pas aveugle. Elle savait faire preuve de maturité, et ne pas décharger toute sa colère sur son dragonnier, mais également sur celui dont il était devenu l'obligé : le Prince Lorenz. Ce dernier n'était pas l'objet d'un plébiscite au sein du Peuple Souterrain, bien qu'il lui ait apporté son lot de gloire et de victoires, mais également de défaites. Silarae ne disposait pas d'un avis tranché sur cet Être, mais advint ce qui était advenu, et la dragonne, fière de son espèce et défensive de ses semblables, avait été très affecté de la presque indifférence témoignée par le Prince lorsque, dans sa colère et son désir d'écourter les jours d'un dragonnier, il fut informé par Achroma que la mort du dragonnier entraînait la mort de la créature qui lui était lié, ce qui n'avait pas provoqué grand émoi chez le Noble. Les maîtres des cieux étaient un bien excessivement précieux pour que des erreurs de l'un pâtissent la puissance d'une nation. De plus, Silarae jouissait de bien peu de contact avec ses pairs, et aurait difficilement supporté la mort d'un autre des siens par caprice du prince Lorenz.

En effet, la dragonne peinait à contenir son désir d'écourter les jours du prince, et même de s'approcher du campement, car le nectar qu'était le sang de dragon attisait en Lorenz une épouvantable douleur dès qu'un maître céleste était à proximité. Toutefois, Silarae, malgré les coupures que son lié provoquait volontairement, n'était pas sotte. Dans l'esprit de son aimé, elle y lisait de nombreuses choses, dont le projet d'une rencontre entre les peuples de l'Empire pour lutter d'un commun effort contre l'envahisseur venu du Nord. La dragonne comparait cette entrevue à une salle remplie de jarres de liquide inflammable, et, suspendu à la légèreté d'une ficelle, une allumette ne s'éteignant jamais, menaçant de vaciller et d'embraser la pièce. Le moindre travers déclenchera l'affrontement entre les monarques. Chaque carte devait se jouer, et la présence des dragonniers était de mise. Mais quel monteur ne chevaucherait pas sa monture ?

C'est dans cette optique, que faisant fi de la douleur que pouvait ressentir Lorenz, et peinée au plus profond d'elle même de celle qu'allait ressentir son maître, elle amorça après plusieurs cercles aériens au dessus du campement, sa descente vers la tente princière, celle qui se dégageait du reste par ses couleurs et sa haute taille. Elle se posa à plusieurs mètres devant son entrée, causant la crainte, l'admiration et l'interrogation parmi tous les soldats présents qui ne pouvaient s'empêcher de la dévisager. Un grognement dissuasif mit fin à ces regards sceptiques, tandis que la dragonne impétueuse attendait que Lorenz sorte, espérant en son for intérieur qu'elle réussirait à contenir son envie de le déchiqueter. Comme l'exigeait la tradition des dialogues entre un dragon et un être autre que son lié, Silarae cerna l'esprit du vampire royal, et lui adressa ces mots :

« Qui se fait appeler prince vient accueillir lui même ses invités de marques. »







Dernière édition par Silarae le Dim 21 Juil 2013 - 20:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Faveur entre ennemis implicites. [Lorenzaccio][Fini] Faveur entre ennemis implicites. [Lorenzaccio][Fini] Icon_minitimeVen 19 Juil 2013 - 19:21

Le destin prenait parfois une tournure étrange, encore que la plupart du temps il était aidé par l'illogisme notoire des êtres vivants, et des morts aussi d'ailleurs. L'enchaînement d'événements improbables qui avaient conduit à la non moins improbable décision d'Achroma avait de quoi donner le tournis. Si un dragonnet n'avait pas fait tourner le court de la bataille de Feusacré de façon à ce qu'il ne s'empare pas le grimoire alors il n'aurait pas eu besoin de tenter cette infiltration au sein du palais impérial. Si Kedrildan n'avait pas été dragonnier alors il n'aurait pas attiré l'attention d'Achroma et sans doute n'aurait-il pas changé de comportement au point d'agir comme un imbécile lors de l'infiltration, si il n'avait pas agit de cette manière il n'aurait pas été convoqué par son prince pour recevoir la correction qui se méritait. Sans cette convocation il n'aurait pas péter les plombs au point de lui planter un poignard dans la main, et sans ce malencontreux poignard Achroma ne serait pas aujourd'hui soumit à sa volonté. Voilà les ruminations qui tournaient dans la tête de l'ancestral tandis qu'il attendait le retour de la patrouille chargée de vérifier qu'aucun Alayien ne risquait de leur tomber dessus à bras raccourcis, quoique il ne pensait pas que cela puisse arriver si tôt, les Alayiens étaient concentrés sur les humains et en particulier sur Gloria, leur capitale. Tomberait-elle bientôt ? Lorenz l'avait assez étudiée pour savoir qu'elle avait les moyens de faire face à n'importe quel envahisseur mais il fallait bien dire que l'ennemi actuel avait de la ressource. Lui-même passait désormais ses journées et ses nuits à réfléchir au moyen de résister à l'assaut qui ne manquerait pas de suivre une fois l'empire vaincu. Les Alayiens considéraient les races magiques comme des parasites à annihiler de toute urgence, peu de chance donc qu'ils les laissent en paix, ce qu'il ne souhaitait pas non plus d'ailleurs, ce continent était le sien et il supportait très mal l'arrivée de cet envahisseur venu mettre la pagaille dans ses projets. Cela ne se passerait pas comme cela, c'était certain, tout ennemi avait forcément un point faible, le tout était de le trouver.

Il en était là de ses réflexions lorsqu'une soudaine agitation à l'extérieur de sa tente lui fit lever le nez. Décidément les vampires n'apprenaient pas vite... Combien de fois allait-il devoir se mettre en colère avant qu'ils comprennent qu'il détestait être dérangé dans ses pensées ? Pourtant cette fois le bruit ne ressemblait pas aux habitudes disputes et affrontements qui avaient lieu sur le campement, qu'est-ce qu'il se passait encore ? Devait-il leur laisser encore une petite chance de calmer le jeu d'eux même ou bien allait-il se lever tout de suite dans la ferme et inébranlable intention de leur faire définitivement comprendre que le silence et le calme devaient être de mise autour de sa tente ? La seconde idée était de loin la plus tentante et il était en train de pencher dangereusement vers cette dernière lorsque un éclair glacé traversa son crâne, lui tirant un grognement aussi haineux que surprit, comment un dragon osait-il s'adresser ainsi à lui ?

« Qui se fait appeler prince vient accueillir lui même ses invités de marques. »

Voilà qui était limpide, le seul sens de cette convocation aurait pu suffire à allumer l'éclair mauvais qui brillait à présent dans le regard acier mais le fait qu'elle ai en plus osé s'adresser directement à lui, ravivant par là-même la malédiction ne faisait qu'aggraver la situation. Il ressentait à présent la présence de la dragonne juste derrière la toile de sa tente, et cette présence titillait la marque sur sa nuque et sur sa joue qui n'avait de cesse d'iradier ses nerfs morts. Un moment, il goûta cette douleur de plus en plus intense et la haine viscérale qu'elle allumait en lui vis à vis de tout ce qui pouvait bien ressembler de près ou de loin à un dragon puis il se concentra afin de l'occulter. Peu à peu, elle devint acceptable, il fallait dire qu'il ne portait plus que la moitié de cette malédiction grâce au geste d'Achroma. Un sourire amusé s'afficha d'ailleurs sur ses lèvres quand il songea que le dragonnier était sans doute en train de se tenir la tête à pleine main face à la douleur qu'il n'avait sans doute pas encore apprit à supporter. Lorenz la supportait depuis longtemps lui, et il l'avait même supportée entièrement alors il allait se faire un plaisir d'apprendre à sa chère Ombre ce que cela pouvait faire, après tout n'était-elle pas la première responsable de cette situation ? Sèchement, il concentra son pouvoir sur le lien noir qu'il partageait avec Achroma, et la seconde suivante, la douleur avait disparue.

Quelque part au fond de lui il ressentit presque distinctement la réaction soudaine d'Achroma qui se retrouvait pour la première fois terrassé par une douleur qu'il n'avait sans doute jamais imaginé. De son côté, Lorenz n'avait pu s'empêcher de chanceler, comme enivré par cette soudaine liberté retrouvée, depuis combien de temps ne s'était-il pas senti aussi bien ? Il avait complétement oublié ce que cela pouvait faire que n'avoir mal nul part, pour la première fois depuis l'instant où il avait porté la dangereuse fiole à ses lèvres il retrouvait ses véritables sensations. Ainsi c'était cela qu'il avait perdu... D'un pas plus ferme, il s'avança vers la sortie.

La dragonne se tenait là, fière et magnifique dans sa splendeur écailleuse mais soumit ou non à la douleur qui faisait se tordre Achroma quelque part dans le campement Lorenz n'avait jamais été un grand admirateur de ces créatures. Il ne voyait en eux que pouvoir et danger éventuel, c'est donc avec autant de sécheresse que de méfiance qu'il s'adressa à elle :

"J'ignore ce que tu me veux, dragonne, mais je ne suis pas certain que ton dragonnier supporte longtemps notre entrevue. Sois brève."

Il exagérait sans doute un peu, lui-même pouvait supporter de rester quelque temps en présence de dragon pour peu qu'il y ai préparé son esprit mais après tout il avait eu du temps pour s'habituer aux affres de la malédiction. Achroma, lui, y était confronté à pleine puissance pour la première fois. Il serait tout de même assez ironique que sa santé mentale ne soit définitivement altérée par la faute de sa propre dragonne..
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MessageSujet: Re: Faveur entre ennemis implicites. [Lorenzaccio][Fini] Faveur entre ennemis implicites. [Lorenzaccio][Fini] Icon_minitimeVen 19 Juil 2013 - 20:15

Le Prince des vampires ne tarda pas à écarter les pans de sa tente. Sa silhouette ainsi que ses cheveux noirs de jais, certes perçus de teintes différentes par la dragonne, se dessinèrent devant elle, alors que la nature de leur entrevue, et même la présence de Silarae provoquait l'interrogation voir le malaise des soldats. Alors que Lorenz faisait quelques pas, foulant la terre de ses bottes, il s'adressa à l'Immaculée, sur un ton sec, avec des termes distants, alliant une once de défi à un lit de méfiance. La Blanche prit le parti de faire fi de cette attitude. Lorenz paierait le prix de son insolence tôt ou tard, mais la paume d'Achroma demeurant tatouée, et ce dernier conservant son allégeance au prince, elle ne pouvait se permettre quoique ce soit. Les babines écailleuses furent parcourues d'un léger rictus, dévoilant les crocs acérés l'espace d'un instant, tandis que les yeux reptiliens du volatile cillèrent sur le même ton de défi que le Prince. Toutefois, les dires de ce dernier s'avéraient exact : le temps était un luxe que Silarae ne pouvait se permettre dans cette entrevue.


« Le doute semble monarque des plaines que vous foulez...il s'est tant imprégné du sol, que des ennemis de toujours iraient jusqu'à s'allier pour contrer un ennemi commun. Je me déplace afin de te mettre en garde contre un autre danger. Ta fierté a eu beau être flattée après le sang d'un des miens sur tes mains, mais n'oublie pas qui nous sommes. Mes pairs, dont les monteurs ont juré allégeance à tes ennemis, seront à cette entrevue. Et il n'existe que peu de barrières à la colère d'un dragon, Vampire, hormis la présence d'un des siens et de son monteur. Laisse à Achroma le loisir de me monter car ce ne seront pas vos règles de bienséance de sommet de crise qui arrêteraient la furie vengeresse d'un dragon, si cela devait survenir, mais bien l'égide qu'un des miens aurait à t'offrir. »


Achroma ne l'avait jamais montée, car elle n'aurait supporté son poids, sa taille et son âge étant trop peu avancés. Toutefois, la dragonne se sentait prête, discernant en elle la force et la capacité d'être chevauchée par son dragonnier, et qu'ensemble ils puissent se proclamer monarques des étoiles et maîtres incontestés des cieux. Mais Achroma était aveugle, et son allégeance à Lorenz, rajoutée aux liens particuliers qui unissaient le Prince au dragonnier, rendaient les liens entre le dragon et son lié compliqués. Voilà qu'à présent, ils se trouvaient réduits à presque demander l'autorisation pour qu'il la monte. Silarae ne pouvait que très difficilement supporter cette situation. La dragonne attendit la réponse du Prince, l'or fondu de ses pupilles rivé sur le prince.
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MessageSujet: Re: Faveur entre ennemis implicites. [Lorenzaccio][Fini] Faveur entre ennemis implicites. [Lorenzaccio][Fini] Icon_minitimeDim 21 Juil 2013 - 18:52

Elle semblait avoir très bien compris à quel point s'éterniser pourrait être dangereux pour son dragonnier, d'ailleurs elle ressentait sans doute sa souffrance à travers leur lien. Etrange comme la noire magie du double royal avait pu lui permettre de s'immiscer entre ces deux là et de pervertir leur relation... Achroma avait vraiment fait un bien drôle de choix au moment de sauver Kedrildan, se sacrifier soit même était déjà difficile mais il avait aussi quelque part sacrifié un peu Silarae et il ne pouvait pas ne pas en avoir été conscient au moment de proposer le pacte. Décidément, Lorenz ne comprendrait jamais ce vampire...

Concentré et libéré de la douleur qui lui avait causé tant de tort contre les dragons il fronça les sourcils pour mieux intégrer les paroles mentales de son interlocutrice. Elle commença par lui parler  de l'alliance à laquelle les Baptistrels aspiraient, la nouvelle avait parcouru très vite le campement alors même que la réunion de conseil s'était à peine terminée, cela n'était pas vraiment étonnant d'ailleurs. Il aurait été difficile de garder une telle information secrète et il comptait de toutes façons sur Ethan pour maintenir l'ordre malgré le mécontentement que l'idée d'une trêve allait réveiller chez beaucoup de vampires. Les décisions du conseil et de lui-même n'était pas négociables par les autres vampires, ils feraient ce qu'il avait décidé et c'était ainsi. D'ailleurs à aucun moment il n'avait parlé d'accepter une alliance, il se contenterait pour le moment de se rendre à cette invitation et de voir ce qu'il pourrait en tirer, le destin ferait le reste.

La suite le mécontenta encore un peu plus si c'était possible, ainsi donc elle voulait le mettre en garde ? L'arrogance des dragons n'avaient plus de bornes depuis leur renaissance, oubliaient-ils déjà que peu de temps auparavant ils étaient une espèce en voie d'extinction ? Certes ils étaient puissants, il avait dû se reposer sur une grande part de chance pour vaincre Cymbor et il en avait d'ailleurs payé le prix au centuple mais il supportait de plus en plus mal la façon qu'il avaient de faire leçon aux autres races et de se croire aussi supérieurs. Mémoire ancestrale ou non, cette créature était encore dans l'oeuf peu d'année auparavant et il ne supporterait certainement pas qu'une morveuse avec ou sans écailles ne commence à le regarder de haut. Avant l'avénement de la première génération Lorenz avait fait rechercher les oeufs, se félicitant de leur découverte et de l'afflux de magie que cela offrait à ce monde et donc à son pouvoir. Secrètement, il avait même espéré un moment qu'une de ces créatures se lierait à lui et l'aiderait à accomplir le destin qu'il pressentait pour lui même mais à présent... Tout avait changé. Il s'était trompé sur ces choses, en dehors de l'effet bénéfique qu'ils avaient sur la magie ils n'étaient en fait pas un bien, pour tout dire, il les méprisait. Ce mépris brilla sans concession dans son regard lorsqu'il daigna répondre :

"Je ne crains pas les tiens, dragonne. Le temps de votre grandeur est passé depuis bien des siècles et ne reviendra pas, quelques soient vos prétentions. Le dragon que j'ai tué avait porté la première attaque en se croyant de toutes évidences invincible, je l'ai détrompé. Et je détromperai de la même manière toute créature qui aurait l'impudence de me sous-estimer."

Il l'observa avec cette immobilité surnaturelle qui était l'apanage des vampires, une lueur de tranquille assurance dans l'oeil.

"Ton peuple ferait bien d'apprendre à maîtriser ses colères, ce monde a changé et il changera encore sous ma main. En attendant je t'autorise à te rendre à ces négociations et à être montée par ton dragonnier. Mes objectifs ne sont pas forcément différents des tiens Silarae, et je n'ai pas forcé Achroma à faire son choix. Je peux t'accorder une place et une vie agréable dans le monde que je forge, mais ne commet pas l'erreur de croire que tu peux te placer au dessus de moi simplement parce que tu es de cette race. Moi aussi je porte le titre d'Ancestral, et je peux être plus dangereux encore qu'un dragon aussi colérique soit-il."

Satisfait d'avoir mis ainsi les choses au point il recula d'un pas, déjà prêt à retrouver l'obscurité de sa tente...
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MessageSujet: Re: Faveur entre ennemis implicites. [Lorenzaccio][Fini] Faveur entre ennemis implicites. [Lorenzaccio][Fini] Icon_minitimeDim 21 Juil 2013 - 20:13

Silarae rehaussa sa nuque, ses babines frémirent de colère devant le stoïcisme du prince. Un souffle rauque s'échappait de son museau tandis que la voix de Lorenz résonnait dans son esprit. L’immaculée ouït les propos du monarque, provoquant en elle des vagues de colère, l'envie irrésistible de soulager son corps de sa tête lui rongeant les pattes. Mais comme l'on aurait pu s'en douter, elle n'en fit rien. Lorsque le vampire eut achevé sa tirade, la gueule de la dragonne s'approcha dangereusement de la face du vampire. L'insolence dont il faisait preuve n'était que l'avant-garde de son impudence, réelle imprudence face à une loyauté inexistante de la part de Silarae. Était-ce du courage ou de la folie que de s'adresser à une créature aussi majestueuse sur ce ton ? Plus le temps passait, et la dragonne éprouvait d'hostiles sentiments croissants à l'encontre de cet être abject dont elle aurait volontiers soulagé au monde sa présence. Mais elle avait obtenue ce qu'elle désirait, aussi ne s'attarda-t-elle pas plus que nécessaire au milieu des insectes.

« Même l’œuvre du meilleur forgeron s’effrite. Le temps viendra où tu craindras l'ire des miens. Et quand tes jours seront comptés, notre conversation te reviendra en mémoire, et tu pleureras d'avoir ri des remparts qui essuient les assauts les plus vaillants. Le sang des miens, tout comme vos breuvages, vous montent à la tête, Bipède. Prends garde à ce qu'il n'obscurcisse pas ton jugement, et que perché sur ton chimérique piédestal, on en cause la chute par faute de ta verve trop pendue. »

L'avertissement, bien que glissé sous de belles paroles, était prononcé. Mais en aucun cas cela était une menace, car la Blanche ne s'était pas portée en tant qu'investigatrice de la mise en garde, seulement une prophète. Mais il était certain, qu'à l'heure où ils parlaient, Silarae aurait sacrifié père et mère pour être adulée en tant que celle qui aurait décroché cet arrogant visage. Cependant, ses ailes s'animèrent, sans qu'elle ne prenne garde à renverser sur son passage quelques niaiseries, et elles la portèrent jusqu'au dans les cieux, là où la fraîcheur se faisait insupportable pour les mortels, afin de soulager son aimé de sa présence.
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